Appel à projets 2018
Appel à projets 2018 : un budget total de 180 000 €
La Fondation Neurodis a lancé un appel à projets en janvier 2018 sur le thème "Comportement, cognition et technologies innovantes". 41 projets ont été reçus au total, et ont été expertisés de manière anonyme par 51 experts internationaux et indépendants. La sélection finale a été effectuée par le Comité Exécutif de la Fondation qui a décidé d'attribuer une enveloppe de 20 000 € à chacun des 9 projets suivants.
L’imagerie pour explorer le mécanisme physiopathologique de l’algie vasculaire de la face
Le projet
Le point d'étape : en cours
L’Algie Vasculaire de la face (AVF) est une pathologie se manifestant par des crises très douloureuses et dont les mécanismes sont encore aujourd’hui incompris et sans traitement efficace. le porteur de projet le Pr Luc Zimmer et son équipe se proposent d’examiner le rôle d’un neurotransmetteur cérébral, la sérotonine, en utilisant la neuroimagerie cérébrale dites « hybride » qui combine des techniques d’IRM et de médecine nucléaire. Le but est de suivre les modifications chez des sujets, avant, pendant et après la crise, afin de mieux comprendre la neurobiologie de la maladie et proposer à terme une cible thérapeutique.
Le projet va démarrer en 2021. Son démarrage a pris du retard en raison de difficultés à trouver un complément de financement.
Interface cerveau-machine et thérapie miroir pour la rééducation post AVC
Le projet
Le point d'étape : en cours
La thérapie miroir est une technique utilisée pour la rééducation de membre supérieur après hémiplégie. Celle-ci étant sous-utilisée, notre laboratoire a développé un dispositif informatisé (TMI) qui facilite son application. Le but de ce projet est d’intégrer à ce dispositif une interface cerveau-ordinateur qui détecte les intentions motrices des patients. Cette fonctionnalité innovante augmentera l’efficacité de la rééducation du membre supérieur hémiplégique.
Le projet est en cours et l’inclusion des patients a démarré.
Techniques de stimulation cérébrale non invasive dans les premiers épisodes schizophréniques
Le projet
Le point d'étape : en cours
De nombreux patients atteints de schizophrénie souffrent d’hallucinations auditives résistantes aux traitements actuels qui empêchent leur intégration sociale et sont source de handicap. Le projet porté par le Dr Jérôme Brunelin consiste d’une part à établir l’intérêt clinique de la stimulation transcranienne par courant continu (tDCS), une nouvelle approche thérapeutique qui pourrait diminuer ces hallucinations ; et d’autre part à étudier les effets biologiques de cette technique par imagerie cérébrale fonctionnelle et électroencéphalographie afin de mieux comprendre les mécanismes des hallucinations.
138 patients doivent être inclus dans cette étude. A ce jour, 80% des sujets ont été recrutés. Une fois les examens terminés, l’équipe pourra commencer les analyses des données.
Des ultrasons pour améliorer la récupération après un accident vasculaire cérébral
Le projet
Le point d'étape : projet terminé
Suite à un AVC, les déficits fonctionnels produits sont souvent irréversibles. L’objectif de ce projet est d’améliorer la capacité intrinsèque du cerveau à se régénérer après un AVC en augmentant la différenciation neurale par une technique innovante de thérapie génique guidée par des ultrasons focalisés. Cette solution sera applicable en clinique avec un maximum de sécurité pour les patients.
” Avec comme objectif d’améliorer la récupération après un accident vasculaire cérébral, nous avons combiné des ultrasons focalisés et une injection de microbulles de gaz, sur lesquelles nous avions attaché un gène d’intérêt. Dans un modèle animal, cette approche originale nous a permis de faire exprimer localement et dans des neurones, le gène d’intérêt. Cette approche ouvre des perspectives de thérapie génique pour le traitement de l’AVC.”
Emmanuel Barbier
Etude comportementale et pharmacologique de l'impulsivité
Le projet
Le point d'étape : en cours
Les troubles du comportement sont actuellement traités par des médicaments totalement dépourvus de spécificité d’action sur les multiples réseaux du cerveau. Ce projet porté par le Dr Charlie Wilson implique une technologie récente révolutionnaire appelée récepteurs DREADDs capable de moduler une voie anatomique spécifique et sélectivement produire ces récepteurs. Ouvrant ainsi une voie d’innovation thérapeutique unique, ce projet sera une grande première en France et les résultats seront pertinents pour un transfert de cette technologie chez l’homme.
” Le projet se poursuit après les retards de Covid. Nous avons récemment produit une preuve de concept pour notre capacité à cibler une voie neuronale très spécifique dans le cerveau avec la technologie DREADD avec laquelle nous travaillons, chez le primate nonhumain. Cette avancée importante ouvre un grand nombre de possibilités – à la fois scientifiques et translationnelles. Nous progressons maintenant à tester la pertinence du comportement de la voie ciblée.”
Charlie Wilson
Troubles respiratoires et maladie de Parkinson
Le projet
Le point d'étape : en cours
Le Dr Nathalie Buonviso travaillera sur l’hypothèse que les troubles de la dynamique respiratoire, dans la maladie de Parkinson, contribuent aux altérations des rythmes cérébraux, et consécutivement aux déficits sensoriels/émotionnels/cognitifs. Par une approche multidisciplinaire innovante, non applicable chez l’Homme, l’équipe veut découvrir quels sont les paramètres respiratoires déterminants pour un fonctionnement normal des rythmes cérébraux et les utiliser pour restaurer la dynamique respiratoire et ainsi améliorer les performances. Ce projet ouvre des perspectives nouvelles de remédiation basée sur la respiration qui pourrait être utilisée dans les pathologies avec dégradation des mouvements respiratoires.
Le projet a pris du retard en raison de la crise sanitaire et devrait reprendre prochainement.
Effet de la Clonidine sur les troubles du contrôle des impulsions dans la maladie de Parkinson
Le projet
Le point d'étape : en cours
Dans la maladie de Parkinson, les médicaments dopaminergiques peuvent entrainer des effets secondaires tels que les troubles du contrôle des impulsions sur lesquels nous travaillons. Le système noradrénergique étant impliqué dans l’impulsivité, nous proposons d’agir sur ce système et de tester l’hypothèse selon laquelle la clonidine, un agoniste des récepteurs alpha2 adrénergique, aiderait à réduire les troubles du contrôle des impulsions chez les patients parkinsoniens.
38 patients sont prévus pour réaliser cette étude. A ce jour, 90% des patient ont pu être inclus dans le processus. Au terme de cette étape, l’analyse des données pourra démarrer.
Altération des fonctions cognitives résultant de mutations du gène Nuak1
Le projet
Le point d'étape : projet terminé
Le Dr Courchet travaille sur les mécanismes impliqués dans le développement du cortex cérébral et dont la perturbation peut entraîner des troubles graves du neurodéveloppement tels que les troubles du spectre de l’autisme, retard mental, épilepsie ou déficits cognitifs. Ses travaux récents montrent que des mutations dans la protéine kinase NUAK1 et identifiées dans des études génétiques comme potentiellement associées à la pathologie autistique perturbent le développement cérébral et le comportement chez la souris (Courchet et al. bioRxiv 2018). Il propose de poursuivre ces travaux afin de caractériser les déficits cognitifs résultant de mutations du gène Nuak1 afin de permettre une meilleure connaissance des liens entre la formation des circuits neuronaux, les troubles de la cognition et l’étiologie des pathologies du neurodéveloppement.
” Nous avons grâce au financement de la fondation Neurodis initié la création d’un nouveau modèle de souris ‘humanisée’ et porteur d’une mutation de NUAK1, en partenariat avec le Plateau de Biologie Expérimentale de l’ENS Lyon-Gerland. Ce modèle nous apportera des informations précieuses concernant l’altération des processus cognitifs dans un nouveau modèle d’autisme. Par ailleurs, le financement nous a permis de nous équiper en matériel et logiciel qui nous offrent à présent la capacité d’explorer en détail les différents processus mémoriels chez la souris, et d’identifier les circuits corticaux qui sont affectés par une méthode de pointe d’imagerie en 3 dimensions.”
Julien Courchet
Évolution et développement de la facilitation sociale
Le projet
Le point d'étape : projet terminé
La simple présence d’un pair affecte la performance cognitive chez les humains et les animaux, c’est la « facilitation sociale”. Le projet du Dr Martine Meunier compare la facilitation sociale chez les enfants, les adolescents, les adultes et les singes de la comparaison de la numérosité et fournit également la première comparaison neurale de la facilitation sociale chez les enfants, les adolescents, les adultes et les singes en utilisant la neuroimagerie fonctionnelle. L’objectif est de recueillir des preuves neuronales que la présence des pairs change l’activité cérébrale dans des tâches liées au calcul et à la lecture, deux piliers de l’éducation. Cela permettra de rassembler des connaissances sur l’influence de la présence des pairs qui pourraient se traduire par des interventions pédagogiques concrètes en classe.
” Le projet soutenu par la Fondation Neurodis a commencé à l’automne 2018 grâce au recrutement d’une étudiante de thèse (Leslie Tricoche) qui a obtenu une bourse doctorale au concours NSCo 2018 (classée 1ère au concours). En deux ans et demi, Leslie a complété une étude comportementale de la facilitation sociale chez une centaine d’enfants et une centaine d’adultes testés dans deux tâches, l’une pertinente pour la lecture (comparaison phonologique de deux mots), l’autre pertinente pour les mathématiques (comparaison de numérosité). Puis, elle a adapté ces deux tâches pour l’IRM et a scanné 34 enfants de 10 à 13 ans et 24 adultes.
L’aide de Neurodis a été déterminante dans la mesure où les données collectées ont amené à l’obtention en 2020 d’un financement ANR qui nous permettra de mener le projet à son terme.“
Martine Meunier